Page "Documents" de Mon espace santé

Concevoir un service public utile et accessible au sein d’une équipe à grande échelle (2022-2025)

À la recherche d’une mission dans un service public à fort impact, j’ai eu l’opportunité de participer au programme Mon espace santé de 2022 à 2025, en tant que freelance product designer. J’ai rejoint une vaste organisation agile, à grande échelle et interdisciplinaire. En parallèle des feature teams que j’accompagnais, je faisais aussi partie d’un design studio d’une dizaine de designers : cette équipe était chargée de maintenir la cohérence produit et de l’amélioration continue dans nos pratiques et nos méthodes.

Concevoir pour des usages concrets

J’ai principalement travaillé sur deux volets : relation avec les professionnel·les de santé et gestion des documents, à la fois sur l’amélioration de parcours utilisateurs critiques existants, et la création de nouveaux : envoyer un document à une pharmacie, rechercher un professionnel·le de santé, comprendre et consulter ses documents… J’ai aussi beaucoup cherché à améliorer la compréhension des règles de confidentialité, sujet qui me tenait particulièrement à coeur dans une optique de design éthique.
Pour répondre à ces défis, j’ai mobilisé toute la boîte à outils du designer : ateliers de co-conception, mapping de user flows, ateliers de content design pour trouver les bons termes, conception d’écrans sur Figma en s’appuyant sur le design system (auquel j’ai contribué), puis tests utilisateurs en présentiel ou distanciel. Enfin, l’utilisation de data (notamment analytics), disponible grâce à une équipe dédiée, m’a aidé à baser nos travaux sur des résultats quantitatifs. Cette démarche nous a permis de faire évoluer le produit de façon pragmatique, pour valoriser les besoins utilisateurs dans une organisation fortement contrainte par les demandes institutionnelles.

Un travail important était mené pour maintenir les outils de travail et les livrables propres et clairs pour toutes les équipes qui travaillaient sur le chantier.

Collaborer dans un programme à grande échelle

Travailler sur un projet national impliquant des dizaines d’acteur·ices m’a permis de développer une forte capacité de coordination. J’ai collaboré au quotidien avec PO, PM, développeur·euses, testeur·euses et équipes institutionnelles. J’ai cherché à être un facilitateur : assurer la compréhension mutuelle des intentions de chacun·e, fluidifier les échanges, et contribuer à une vision produit partagée.
Cette posture a été rendue possible grâce à ma culture technique, qui m’a permis de faire le pont entre design et développement, et d’aider les équipes à transformer des concepts en fonctionnalités robustes et cohérentes.

Les collaborateurs étant répartis dans toute la France, les outils comme FigJam ou Miro ont été d’une grande aide pour aboutir à une vision partagée lors des cadrages.

Sur le plan purement design, j’ai beaucoup utilisé et diffusé les prismes de l’atomic design et du design orienté objet : des visions qui, d’après moi, ont de bons résultats pour maintenir la cohérence dans toutes les couches de l’expérience utilisateur, surtout sur un projet aussi large. J’ai ainsi travaillé sur les relations entre des objets comme des « documents« , des « usagers« , des « professionnels de santé » ou des « informations de santé« , ainsi que sur leurs attributs (« masqué/visible » pour un document, « bloqué/autorisé » pour un·e professionnel·le de santé…)

Travail préparatoire autour de l’objet « Professionnel de santé », ses attributs et ses interactions disponibles.

Faire progresser la qualité et l’accessibilité

En trois ans, j’ai beaucoup appris sur la conception à grande échelle, mais aussi sur l’accessibilité numérique. Au-delà de concevoir des interfaces accessibles, j’ai travaillé avec les développeur·euses pour les aider à produire du code respectant les critères, et avec l’équipe design pour améliorer en continu nos pratiques. J’ai également contribué à la création et à l’évolution du research system sur glean.ly, pour capitaliser sur les enseignements issus des recherches et tests.

Cette dimension qualité était au cœur du projet : comment rendre un service public digital clair, inclusif et réellement utile, malgré la complexité réglementaire et technique ? Par exemple, le système de confidentialité, hérité du « DMP » (ancêtre de Mon espace santé) dispose de plusieurs niveaux qui protègent les usager·ères et facilite le travail des professionnel·les de santé, mais qui est d’une grande complexité. En collaboration avec mon équipe, j’ai fait aboutir une vision partagée des règles existantes et j’ai cherché à rendre leur présentation plus claire, en me basant sur les attentes exprimées lors de mes entretiens, puis consignées dans le research system. Au bout de plusieurs itérations tant sur la forme que sur le fond, nous avons pu observer que les explications sont devenues plus claires pour les usager·ères, qui étaient rassuré·es de mieux comprendre le fonctionnement de Mon espace santé.

Un travail important a été mené pour permettre aux usagers de mieux comprendre à quelles informations leurs professionnel·les de santé ont accès.

Faire la conception d’un service de prévention, son offre documentaire et ses outils (2018 – 2019)

Page rédigée en 2019, modifiée à la marge en 2025

Prévention BTP est un service de prévention dédié au secteur du bâtiment et des travaux publics. Ses missions sont fixées par décret :

  • informer les travailleur·euses du secteur,
  • proposer des formations à la santé et à la sécurité
  • conseiller les entreprises sur les démarches de prévention.

Design au service d’un projet global

En novembre 2018, j’ai intégré l’équipe projet d’une agence en charge de la transformation globale de Prévention BTP. Leur besoin : formaliser et mettre en œuvre une approche pour cadrer ce projet.
Pour mener à bien la refonte du site et des outils que l’organisme met à disposition de ses adhérent·es, j’ai mobilisé plusieurs outils du designer :

  • des ateliers de consolidation d’objectifs, pour vérifier les premières pistes stratégiques,
  • un travail de synthèse et d’analyse des différentes enquêtes qui avaient déjà été réalisées, pour réaliser des personae et des experience maps,
  • la conception d’interfaces pour tester très tôt les premières idées.

Un projet au long court

Ce projet, la refonte totale du site preventionbtp.fr, est un projet sur la durée. Puisque l’on remet en question de nombreuses pratiques, il faut savoir travailler en imposant des jalons tout restant flexible.

Pour cela, il est impératif de travailler avec plusieurs méthodes déjà éprouvées :

  • design system pour conserver la cohérence tout au long des modifications,
  • démos fréquentes auprès des différentes instances de l’organisme pour faire évoluer les produits,
  • stratégie de gestion des retours qui permet de maintenir une qualité dans l’expérience utilisateur.

Prévention et design ?

Faire de la prévention, c’est promouvoir un discours de sécurité pour prévenir les accidents. Cette démarche interroge le principe de design : comment concevoir des produits de prévention pour des utilisateur·ices éloigné·es de la sécurité, avec des besoins qui ne correspondent pas du tout avec les enjeux de notre client ?

Pour répondre à cette question, nous avons décidé de porter plus que jamais les besoins utilisateur·ices au centre de la démarche. En apportant des services qui répondent à des problématiques réelles, nous cherchons à maximiser nos chances de porter un discours de prévention auprès de toutes les cibles de l’organisme.

Pour cela, nous avons misé sur des interfaces simples, qui portent dans leur forme la vulgarisation et la pédagogie essentielle à la bonne compréhension des enjeux. De plus, il était essentiel de trouver des bonnes méthodes de croiser l’information avec des moyens de passer à l’action, c’est-à-dire l’offre d’information et les outils pratiques et études terrain.

Il a fallu trouver des moyens innovants de faire de la conception d’interface, mais en prenant soin de toujours respecter des patterns connus de tous et toutes.

Guerrilla tests dans une enseigne professionnelle

Conception & tests d’un outil bancaire corporate (2017)

Cette page a été rédigée en 2017, modifiée à la marge en 2025.

Ce projet a été mené directement chez le client, au sein d’une équipe dédiée, de janvier à septembre 2017. Je les ai aidés à concevoir un produit qui portait de fortes attentes pour les clients, mais aussi pour les équipes en back-office interne.
L’équipe travaillait en mode agile, avec un product owner, une scrum master, une équipe de production et des sponsors décisionnaires.

Travailler en équipe

Pour pouvoir s’insérer dans une démarche de conception agile, il faut être en interaction constante avec les autres membres de l’équipe, ne serait-ce que pour sensibiliser des membres qui ne sont pas toujours à l’aise avec le design.

Le passage par la forme (le dessin) est une étape indispensable, ici pour fluidifier la compréhension entre les différents acteurs qui découvraient le design.

Côté décisionnaires, j’ai accompagné le product owner sur la formalisation des objectifs de l’outil : bien souvent, derrière une demande de fonctionnalité se cache un besoin qui doit être analysé pour vérifier s’il n’existe pas une meilleure solution. C’est aussi avec lui que nous avons fait la démo des interfaces aux responsables et que nous avons mené des campagnes de tests d’utilisabilité.

Côté implémentation, j’ai cherché à comprendre les problématiques techniques, à être à l’écoute des besoins des intégrateurs et des développeurs pour prévenir les difficultés et les incompréhensions. Cette intégration à l’équipe, qui passe par la participation active aux stand-up meetings, par exemple, est essentielle pour assurer une expérience utilisateur de qualité à la sortie du produit.

Détail d’un des états de formulaire qu’il faut prévoir pour accompagner les intégrateurs

Concevoir directement en design graphique

Ce projet était une expérimentation de méthodologie agile de projet, en amélioration continue. Pour cela, il fallait livrer rapidement les différentes briques de l’interface. Pour cela, j’ai choisi de passer directement du dessin papier au design graphique sur Sketch. Grâce à l’utilisation des « symboles » (l’équivalent des « composants » dans Figma), ce qui permettait de travailler en atomic design très facilement. Suivant la charte graphique du groupe et des outils de cette branche, j’ai créé les différents éléments graphiques au fur et à mesure de leur apparition dans les interfaces. 

Sketch facilite énormément la gestion des différents blocs réutilisables.

Au delà de la cohérence graphique du projet, cette méthode m’a permis d’aller beaucoup plus vite : il était possible de montrer très rapidement aux décisionnaires et faire tester aux utilisateurs. Si l’utilisation du wireframe reste une étape essentielle et indispensable du product designer, les outils modernes qui ont émergé à cette période nous ont permis d’accélérer cette étape pour travailler sur des versions plus visuelles qui aident tout le monde à se projeter.